On va dîner à la cabane ?

Au Québec, l’arrivée du printemps coïncide avec le temps des sucres ; c’est une période de 4 à 6 semaines qui correspond à la mise en exploitation des érablières.

Le secret de l’eau d’érable était déjà connu des Amérindiens, et les Français venus s’installer en Nouvelle France ont perpétué la tradition. Au 16è siècle déjà, les Amérindiens produisaient du sirop par évaporation de l’eau d’érable, et considéraient ce breuvage comme un fortifiant. La technique consistait à pratiquer, à coup de hache, une entaille et d’y insérer un morceau de bois en forme d’auge, d’où l’eau s’écoulait dans un récipient en écorce de bouleau. Avec l’arrivée des Français, l’utilisation du chaudron en fer va se généraliser et faire évoluer la production.

Dans la deuxième moitié du 17è siècle, le sucre d’érable est exporté en Europe mais reste une curiosité culinaire réservée aux plus riches. Louis XIV raffolait des dragées à l’érable parait-il.

Au 19è siècle, la production de sucre d’érable va sortir de son archaïsme : nouvelles techniques d’extraction, de distillation, de conservation (invention de la canne de 591 ml), et nouvelles utilisations (beurre d’érable). Dans les années 1950, les consommateurs préfèrent au sucre le sirop d’érable qui le remplace progressivement.

L’érable à sucre est le principal arbre qui produit le sirop mais il existe deux autres variétés d’érables à sucre : l’érable rouge et l’érable argenté mais leur sève contient moins de sucre.

Maintenant, plus de 85% des acériculteurs utilisent un réseau de tubulures sous vide pour la cueillette de l’eau d’érable. Chaque érable est relié à ce réseau. Ces tubulures acheminent par gravité l’eau d’érable vers une station de pompage située à l’endroit le plus bas de l’érablière. Il ne reste plus qu’à pomper la récolte vers la cabane à sucre pour ensuite la transformer en sirop d’érable.

Les érables se retrouvent principalement au Québec et en Amérique du Nord et on en compte sur plus de 144 000 hectares. Le Québec fournit les 2/3 de la production mondiale de sirop d’érable. Le tiers restant provient du nord de l’Ontario et des États-Unis plus précisément de l’État de New York et du Vermont.

Il faut  30 à 40 litres de sève pour faire 1 seul litre de sirop. Un érable peut donner 60 à 160 litres de sève par saison tout dépendant des conditions climatiques.

Le sirop d’érable est un sirop produit à partir de la sève brute ou « eau d’érable » du début du printemps concentrée par ébullition. La sève brute est distincte de la sève élaborée ou sève d’érable qui arrive en fin de printemps et qui produit un sirop d’un goût tout autre. Le sirop d’érable est produit dans les forêts du nord-est de l’Amérique du Nord (surtout au Québec, mais aussi en Ontario, dans les provinces maritimes du Canada et en Nouvelle-Angleterre principalement), et se vend aujourd’hui partout dans le monde, dont le Japon (principal importateur).

Alors quand arrive le temps des sucres au Québec, c’est un véritable moment de fête. Toutes les familles se retrouvent au moins pour un repas traditionnel à la cabane à sucre. Les érablières (exploitations d’érables) ouvrent les portes de leur cabane ou plutôt cantine ouvrière (souvent une bonne trentaine de longues tables et longs bancs en bois pouvant accueillir une dizaine de convives prêts à se sucre le bec … ou autrement dit s’engraisser). Les cabanes à sucre d’aujourd’hui sont apparues au début du 19e siècle. On y sert des repas typiques composés de crêpes, de fèves au lard, de soupe aux pois, des œufs, du jambon, des oreilles de crisse, de la tire sur la neige et sans oublier, le sirop d’Érable.

Hier, nous nous sommes donc donnés rdv avec nos amis à l’érablière Charbonneau au Mont Saint-Grégoire pour festoyer ! C’était la 1ère fois que nous y allions et honnêtement, nous n’avons pas été déçus bien au contraire… c’est peut-être pour cela qu’elle est classée 2è cabane selon Nightlife.ca. Certes, c’est un peu l’usine, il y a énormément de monde, mais le service est efficace, le repas délicieux et on nous laisse 1h30 pour le savourer, car le flot d’affamés suivant est déjà prêt à se mettre les pieds sous la table.

Nous avons pu y déguster une soupe de pois, des fèves au lard, des patates sautées, des saucisses et du jambon à l’érable, de l’omelette soufflée, des boulettes de ragoût de bœuf, des chaussons à la viande, du bacon grillé, des oreilles de crisse, du creton (rillettes), et pour la partie sucrée : la fabuleuse tarte au sucre, les pets de sœur, des galettes de sarrasin, le tout arrosé si on le souhaite de sirop et de crème d’érable 🙂 C’est ce qu’on appelle se sucrer le bec … ou prendre 10kg en 1h30, au choix. et le pire dans tout ça, c’est qu’à la sortie, vous pouvez en acheter pour en ramener chez vous … autant vous dire qu’on n’a pas eu de mal à se laisser convaincre … et une tarte au sucre, une ! Histoire de parfaire le régime encore quelques jours.

Heureusement, à l’extérieur, on peut profiter de toutes les animations offertes pour l’occasion qui nous aident à digérer : plate-forme de jeux extérieurs pour les enfants, parcours dans les arbres pour les plus grands (on a passé notre tour), promenade en tracteur : Basile était aux anges ! Depuis hier sa phrase favorite est : Basile assis tracteur Arthur Alexandre. Il y a un mini enclos avec quelques animaux de la ferme, et un petit manège pour trotter à dos de poney. Et pour terminer, au cas où notre taux de sucre serait descendu bien bas, on nous offre une tire sur la neige, autrement dit la fameuse sucette de sirop d’érable chaud refroidi sur la neige pilée… une autre petite douceur qu’on apprécie par icitte. Alors ce beau folklore vous intrigue, vous en voulez encore ?

Alors place aux photos :

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Récolte de l’eau d’érable à gauche.             Tire sur la neige à droite. Miam  !

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Le sucre c’est bon mais ça excite un peu … longue après-midi en perspective 🙂

Pour notre part, nous avons choisi de profiter du beau temps et des 12° (positifs oui oui !) pour nous promener le long de la rivière Richelieu et nous arrêter à Chambly pour montrer le fort à Basile qui l’avait vu tout petit et ne s’en souvenait surement pas.

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Alors ça vous donne le goût de visiter le Québec au printemps ? Allez, ce n’est pas parce que la rivière est encore gelée en arrière-plan que cela doit vous refroidir ! Concentrez-vous sur le ciel bleu, les bons mets, la bonne humeur et l’esprit festif des Québécois … et prenez votre billet 🙂

A bientôt les amis !

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