Le permis de travail temporaire, 2ème étape : la demande de permis

Bon alors vous l’attendiez …. et nous aussi, ce premier article “made in Montréal”, depuis notre grand départ le 24 juillet, et bien voilà !!!

Donc normalement, si nous avions reçu les papiers (AMT et CAQ) courant juin, comme cela aurait du se passer, nous aurions pu faire notre demande de permis de travail depuis la France !

Comme nous n’avons pas eu l’occasion de tester cette étape, je me réserve le droit de vous renvoyer vers le site du MICC qui explique très bien les choses et où vous trouverez tous les documents nécessaires au montage de votre dossier !

Pour nous ça s’est passé différemment puisque n’ayant reçu ni AMT ni CAQ avant de partir et n’ayant pas envie de perdre nos billets d’avion à 1200€ (non remboursables non échangeables), nous avons pris la décision d’entrer au Canada avec un visa touristique. Celui-ci nous autorisait à rester six mois sur le territoire.

Oui mais voilà, tout se complique une fois sur place ! Outre le fait que nous ne pouvions pas travailler, nous ne pouvions pas non plus ouvrir de compte en banque, nous abonner à un forfait téléphone ou internet, et même s’inscrire à la bibliothèque ! Bref …. les débuts ont été un peu démoralisants mais heureusement, nous avions réussi à louer un appartement, dont la visite virtuelle aura lieu dans quelques temps promis !

Enfin après quatre semaines de galère (ben oui, tu vis sur tes économies tout de même alors tu fais une croix sur les sorties dispendieuses !!!), nous avons eu la bonne surprise hier matin de recevoir un appel de la boîte de Pierre nous annonçant la réception des documents et nous avons donc sauté dans une voiture de location, direction la frontière américano-canadienne, à Saint Bernard de Lacolle, pour faire ce que l’on appelle ici “le tour du poteau” ou “the flag point”. Autant vous dire que la boule au ventre, vous la sentez arriver, surtout à l’approche des douanes américaines ! Ça ne rigole pas là-bas, il y a des caméras partout qui photographient les voitures qui passent, et après ce que nous avions lu sur certains blogs nous nous attendions à faire la rencontre des clones d’Arnold Schwarzenegger dans les guérites ! Et bien que nenni !!! Nous avons eu le droit à un gentil douanier américain qui se marrait de nous voir faire cette démarche et qui a eu la gentillesse de nous parler en français (bon peut-être à cause de nos accents pitoyables lorsque nous avons essayé de lui parler en anglais …). Nous lui avons donné nos passeports, il a sorti une petite feuille blanche sur laquelle il a écrit que nous étions deux individus auxquels il refusait l’entrée aux États-Unis et qu’il nous renvoyait de là où nous venions. Nous avons récupéré nos passeports et cette petite feuille, et il nous a fait faire demi-tour, direction les douanes canadiennes. Là, on a eu un peu peur, la douanière canadienne était beaucoup moins sympa mais elle nous a quand même donné un petit papier jaune et nous a laissé entrer sur le parking destiné aux personnes qui doivent déclarer des choses en entrant sur le territoire. Nous nous sommes dirigés vers le bureau de l’immigration, où un douanier fêtait son anniversaire ! Cool, bonne ambiance ici ! Et tout s’est très bien passé !!! Nous qui avions préparé des tonnes de papiers, de justificatifs et tout et tout, nous n’en avons pas eu besoin. Il a fallu montrer : 

– nos passeports

– les petits papiers jaunes donnés par la douanière canadienne à la guérite

– le CAQ et l’AMT (récupérés le matin même par Pierre à sa boîte)

– le contrat d’embauche

– le PACS, les quittances de loyer, le compte bancaire joint pour prouver que nous étions bien “conjoints de fait” (ça c’était pour mon permis de travail ouvert, car je n’avais aucun contrat d’embauche moi).

– 150 $ chacun

et hop les permis de travail temporaire étaient agrafés à nos passeports :

– permis fermé pour Pierre, ça veut dire qu’il ne peut travailler que dans cette boîte là, ou alors s’il change, il faudra refaire les mêmes démarches.

– permis ouvert pour moi, ce qui me permet de trouver du travail dans n’importe quelle branche sauf … l’enseignement (et ouais il faudra que je passe une visite médicale et que je refasse un permis de travail), la santé (ça j’ai déjà essayé en France donc pas la peine de retenter l’expérience de toute façon), l’agriculture (alors là je ne sais pas bien pourquoi). Ah et je n’ai pas le droit de reprendre des études non plus, ou alors il faut que je demande une autorisation aussi ! Mais le mieux c’est ça “Ce permis n’est pas valide pour un emploi dans une entreprise liée au commerce du sexe comme les bars de danseuses nues, les salons de massage ou les services d’escorte.” Oui oui messieurs, dames, c’est écrit sur mon permis de travail ! Zut … moi qui voulait me reconvertir!

Ensuite, nous avons déclarés les biens (vous savez nos 3m3 de cartons !) que nous importons, et qui devraient arriver en fin de semaine dans notre appart’ ! Avec ces papiers, nous ne devrions pas payer de taxes, mais nous n’en sommes pas bien sûrs. Nous verrons ça dans les prochains jours.

Nous sommes ressortis du bureau des douanes dans un état second :

Notre nouvelle vie au pays des caribous peut enfin commercer ! Autant vous dire qu’on a arrosé ça !!!

Le permis de travail temporaire, 1ère étape : l’AMT et le CAQ

Toute demande de permis de travail temporaire doit débuter par l’obtention d’un Avis relatif au marché du travail (AMT) et d’un Certificat d’acceptation du Québec (CAQ) .

Pour le cas de Pierre, étant donné qu’il entre dans la catégorie des 44 professions spécialisées dont l’embauche est facilitée pour combler les pénuries de main d’œuvre au Québec, le processus est simplifié.

http://www.rhdcc.gc.ca/fra/emplois/travailleurs_etrangers/quebec.shtml

L’AMT est pris en charge par l’employeur, qui remplit tous les documents nécessaires.

Le futur employé transmet une demande de CAQ à son employeur québecois, en présentant quelques pièces justificatives (passeport, curriculum vitae, autorisation de virement bancaire d’une valeur de 187$ Canadiens).

http://www.immigration-quebec.gouv.qc.ca/fr/formulaires/formulaire-titre/dca-travail.html

Le tout marqué au fer rouge avec l’intitulé : “traitement simplifié”

Si le dossier est complet, le Ministère de l’immigration et des communautés culturelles (MICC) renvoie sous une dizaine de jours l’AMT et le CAQ à l’employeur, qui en fournit 2 exemplaires à l’employé, afin que celui-ci puisse remplir la demande de permis de travail temporaire.

Mise à jour du 17 juin : Le dossier de Pierre a été ouvert le 7 juin, suite à un problème de paiement du côté de sa boîte. Nous avons donc pris 3 à 4 semaines de retard. D’autant que d’après ce que j’ai pu lire sur le forum “immigrer”, les AMT ont été gelées pendant quelques semaines pour cause de réforme concernant le permis de travail temporaire et l’embauche de travailleurs immigrés. On espère récupérer tous les documents avant la fin du mois de juin, car nous quittons Paris et le courrier sera suivi en Normandie, mais cela nous fera perdre encore quelques jours pour obtenir les documents. On y croit ! On y croit !

Mise à jour du 7 août (fallait pas désespérer !) : l’AMT a été validée ce matin, reste plus qu’à recevoir le CAQ, peut-être avant le week-end, ce qui nous permettrait de faire notre demande de permis à la frontière !!! A très vite pour des nouvelles beaucoup plus détaillées !

Mise à jour du 19 août : Bon alors quand on a la poisse, on l’a jusqu’au bout. Les papiers auraient été envoyés le 7 août mais à ce jour, nous n’avons toujours rien reçu ! C’est la faute des postes maintenant !!! Et le pire c’est que le MICC dit “tant que vous ne les avez pas reçus on ne peut pas vous les renvoyer ….” Ben voyons … on n’est pas prêt de pouvoir bosser à prix là ! Heureusement, vendredi 16 août, une des RH de Pierre a réussi à les faire renvoyer … nous attendons donc des “bonnes” nouvelles pour cette semaine !!! Affaire à suivre donc !